Les bronzes africains sont une belle représentation de la finesse et de la recherche de l' art en Afrique.

Les bronzes africains sont une belle représentation de la finesse et de la recherche de l' art en Afrique.
Art africain
 
Les bronzes africains : une particularité dans l art africain
 
masques d'Afrique

LES BRONZES AFRICAINS

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Bracelet d'esclave en bronze de Côte d'ivoire

Bracelet de cheville Sénoufo de Côte d'Ivoire

Bracelet royal du royaume d'Ifé

Tête de reine du royaume d'Ifé

Pantère en bronze du royaume d'Ifé

Personnage en bronze du royaume d'Ifé

Plaque en bronze du royaume d'Ifé

Des recherches archéologiques attestent de la présence de population dès le VIe siècle av. J.-C.. D'après la légende Yoruba, Ife est le lieu où les divinités créatrices Odùduwà et Obàtálá débutèrent la création du monde, dirigées par le dieu suprême Olódùmarè. Obàtálá créa les premiers humains avec de la terre, alors que Odùduwà devint le premier roi des Yorubas. Le Òòni (roi) de Ife se prétend descendant direct du dieu Odùduwà, et est le plus important des rois Yorubas. Au VIIIe et IXe siècle, Ife devint un centre artistique majeur, et resta une ville importante jusqu'au XIIe siècle. La ville reste mondialement célèbre pour ses antiques et naturalistes sculptures en bronze, pierre ou terre cuite, dont l'expression artistique atteint son apogée entre le XIIe et XIVe siècle. Après cette période la production déclina alors que le pouvoir politique et économique passait au royaume du Benin voisin.

Ifé ou plus exactement Ilé-Ifé, «là où la terre a été créée», est une cité importante pour les Yoruba. Les mythes racontent que le dieu Olorun donna à une divinité un sac empli de divers objets afin de pouvoir fabriquer le monde. Mais, cette dernière ennivrée par le vin de palme se vit dérober ses objets par Oduduwa qui aurait jeté la terre du sac. Celle-ci se répandant, engendra Ilé-Ifé et ce fut le «nombril du monde». Oduduwa devint le premier roi d'Ifé ou «Oni» (ou Ooni); c'est-à-dire «compagnon des dieux». Les premières découvertes archéologiques datent du début du XXème siècle grâce à la curiosité de Léo Frobenius, intéressé par le panthéon d'Ifé et voulant établir un parallèle avec l'ensemble des dieux grecs; notamment Poséïdon et le dieu de la mer Olokun. Ifé connut un épanouissement artistique du XIIème au XIVème siècle avec une statuaire de bronze et de terre cuite. La puissance politique d'Ifé commença à décliner au XVIème siècle lorsque le royaume de Bénin se développait à l'Est et que le le royaume Yoruba d'Oyo prenait lui aussi de l'ampleur. Pour les yoroubas, Ifé était le coeur du monde, où les dieux étaient descendus pour peupler la terre, et leur capitale politituqe, où régnait l'oni, roi divin qui n'apparaissait que rarement en public, à demi caché derrière des rangs de perles qui lui voilaient le faut du corps. La sacralité du visage royal explique l'existence de ces têtes en bronze ou en argile, souvent de grandeur mature, parfois plus petites, qui servaient de figures commémoratives lors des "secondes funérailles", bien après l'inhumation réelle du défunt, pour le représenter, indiquer que si le roi était mort, son image restait immortelle. Lors de cette cérémonie destinée à marquer la continuité du royaume, sa tête en bronze ou en terre cuite était fixée sur un grand mannequin de bois, avec des vrais vêtements, et on la transportait en cortège à travers la capitale avant de l'enterrer dans un sanctuaire. Ces têtes offrent un tel réalisme idéalisé de la personne humaine que lors de leur découverte, en 1910, des Européens avaient attribué l'origine de cet art à une colonie carthaginoise qui aurait fait souche au Nigéria, comme si des Africains étaient incapables de créer des oeuvres d'un style "classique" différent des genres de représentation habituels sur ce continent.

La technique du bronze à la cire perdue

La méthode directe consiste à mouler dans l'argile un modèle grossier de la pièce à couler. Ce noyau, une fois sec, est recouvert d'une pellicule de cire sur laquelle on peut inscrire les creux et le relief de la pièce à couler. On rapporte ensuite sur cette matrice des jets et filaments faisant radiateurs pour permettre une alimentation complète de la chambre de coulée et homogénéiser la température des différentes parties du métal au cours du remplissage et du refroidissement. Des canules cylindriques sont également insérées pour former les galeries d'alimentation par le métal en fusion, et les évents d'évacuation des gaz chauds émis lors de l'entrée en contact du métal et des composants du moule. Ainsi préparé, le modèle de cire est peint une première fois avec une pellicule d'argile pour saisir au plus près les détails du moulage. Puis on insère l'ensemble dans une gangue d'argile plus grossière, en ayant soin de laisser dépasser les cheminées d'alimentation et les évents d'évacuation, ainsi que les filaments. Le modèle est assujetti à cette gangue externe par des goupilles ou chevilles métalliques. L'ensemble est ensuite déposé dans un four qui fait fondre l'enveloppe de cire, que l'on récupère en totalité par les cheminées d'alimentation. Une fois la cire récupérée, on coule le bronze en fusion par les cheminées d'alimentation : le métal doit venir occuper exactement la place de la cire. La gangue est mise à refroidir quelques heures, voire un ou deux jours (selon la taille de la pièce) ; on retire alors les chevilles de fixation, et on casse la gangue externe avec un maillet, en ayant soin de ne pas détériorer le métal. Les filaments, les évents et cheminées de coulée, en partie remplis de bronze solidifié, peuvent être ébarbés. Le moulage fait souvent l'objet d'une finition par travail à froid (poinçonnage, martelage).

 

Un reportage sur la technique du bronze à la cire perdue